La Palestine
Pour la Palestine, les principales déesses dont les noms sont cités le plus fréquemment dans les sources littéraires sont ANAT, ASHERAT, ASTARTE ET ASHTAROT. Les rôles principaux sont tenus par ALIYAN-BAAL et par sa soeur ANAT, sa sœur-épouse, qui est aussi appelée "La Dame de la Montagne". Comme ailleurs dans le Proche-Orient, et dans l'Egéide, ANAT était la divinité de qui dépendait principalement le dieu de l'orage et de l'atmosphère désigné dans les textes de Ras-Shamra par le nom ALIYAM-BAAL. Quand il eut été établi qu'il personnifiait l'orage, le vent et les nuages, que son pouvoir s'étendait à la chute des pluies et au progrès des récoltes, BAAL devint la contrepartie de TAMMOUZ et fut le dieu dispensateur de la fertilité dont la descente dans les régions souterraines provoqua sur la terre une langueur mortelle, tout cela, d'ailleurs étant transposé d'une façon particulière, propre à cette mythologie complexe et encore fragmentaire. Quoi qu'il en soit, BAAL était le dispensateur de la fertilité, puisque c'était lui qui avait sous sa domination la pluie fertilisante. En conséquence, parce que BAAL incarnait l'eau du ciel qui vivifie la terre, il était le "Seigneur des sillons des champs" et le "Prince, seigneur de la Terre". Lorsque son adversaire Mot, dieu de la stérilité et de la mort, parvint, on ne sait comment, à faire descendre BAAL dans les régions souterraines où il fut tué, toute la végétation devint languissante, et au milieu des lamentations universelles, la fertilité abandonna la terre. Pour remédier à ce désastreux état de choses, la sœur-épouse de BAAL, ANAT, avec l'aide de la déesse-soleil SHAPESH, allât à la recherche de BAAL, fouillant toutes les montagnes du pays, se lamentant aussi amèrement que le faisaient DEMETER ou CYBELE pleurant KORE ou ATTIS. ANAT retrouva MOT et se vengea d'une façon fort macabre de la mort de BAAL : "ANAT pourfend MOT avec la faucille rituelle (Harpé), elle le vanne l'écorche, le passe au moulin, répand sa chair dans les champs, et la donne en pâture aux oiseaux. Etant donné que le thème allégorique était la lutte éternelle qui se produit dans la nature entre l'abondance et la disette, la vie et la mort, qu'il s'agisse d'une alternance annuelle ou d'un cycle de sept, aucune des forces opposées ne pouvait jamais être totalement détruite. Le caractère original d'Anat est très difficile à définir ; on sait pourtant qu'elle était surtout occupée à tout ce qui touchait la sexualité et à la guerre ; elle était sensuelle et éternellement féconde tout en conservant sa virginité. Rivale et ennemie principale d'ANAT, ASHERAT paraît avoir occupé à peu près la même position comme fille et épouse du roi EL, de qui elle eut soixante dix dieux et déesses, ce qui lui donna droit à l'épithète "Créatrice des dieux, dame de la Mer". En Syrie, on mettait le relief aussi bien l'aspect érotique que le côté guerrier de ces patronnes des forces sexuelles et des capacités de reproduction. En conséquence les déesses qui entraient en compétition l'une avec l'autre, tentaient de supplanter leur rivale pour devenir la compagne du chef du panthéon et pour établir leur autorité sur les processus naturels d'où dépendaient le bien-être de l'humanité. Dans cette lutte, personne ne semble avoir remporté la victoire ; en effet ANAT et ASHERAT gardèrent toute deux la possession partagée d'un même rôle où se combinaient la fécondité et la guerre, sans que les deux déesses ne se soient confondues avec la "Déesse aux nombreux noms". ANTA En Égypte, ANAT était confondue avec Astarté, équivalente elle-même, à l'ASHTAROTH sémitique, déesse guerrière, contrepartie de ASHERAT syrienne. Au temps du Nouvel Empire égyptien, alors que les influences sémitiques se faisaient fortement sentir, ANAT devint la divinité composite ANTA, "la Maîtresse du Ciel", "Patronne des cieux", fille de PHTAH, ou encore de RA, le maître de l'univers ; comme Déesse-Mère, elle était souvent identifié à ISIS et à HATHOR, ainsi qu'à SEKHMET, épouse du dieu PHTAH. Bien que les attributs et les fonctions d'Anta et d'Astarté aient été virtuellement impossibles à distinguer l'une de l'autre en Egypte, comme l'était en Syrie ANAT et ASHERAT. En fait, alors que les déesses paraissaient habituellement n'avoir chacune leur existence distincte, dans le papyrus araméen d'Eléphantine, qui date du Véme siècle avant notre ère, ANAT est confondue avec YAHOU et est l'épouse de YAHVE. (E.O. JAMES, Le Culte de la Déesse-Mère).
Israël - Galilée - Canaan
EVE
(hébreux hawwâh, ancienne forme de hayyâh " vivante ") Trop de philosophies hasardeuses et de speudo-théologies ont voulu approfondir le problème de la compagne d'ADAM. Notons essentiellement deux choses à ce sujet : d'abord que le terme " ADAM " est avant tout un nom commun signifiant l'être humain en général, sans spécification de sexe; ensuite que " EVE " signifie d'après l'Ecriture même, " mère de tous les vivants ", de sorte que sa dignité n'est en rien inférieure à celle de son compagnon masculin.(MAZENOD)
LILITH
Pratiquement absente dans la Bible, LILITH n'en n'est pas moins la première femme d'ADAM, créée en même temps que lui. Mais elle fut chassée pour mauvaise conduite, et reléguée aux enfers, au monde des ténèbres.
En Israël, ASHERAT, c'est à dire ASTHAROT, était toujours associée à BAAL, mis le mot "ashéra" a dans l'Ancien Testament un sens plus étendu et est fréquemment appliqué à des "pieux sacrés" qui symbolisaient la Déesse-Mère et qui étaient érigés près des autels (ou mazzebôth, c'est à dire menhirs) dans les sanctuaires ou bois sacrés où se déroulaient les rites en faveur de la végétation. Quand les textes bibliques furent rédigés, le nom de la déesse Ashérat fut donné à tout ce qui se rapportait à son culte, tout comme les dieux de la végétation, quels qu'ils fussent, et leurs rites étaient "les Baals". Mais à une période plus reculée , les divinités étaient bien distinctes, ainsi que le prouve le conflit qui opposa Elie, le Nabi de Yahvé, à Jazabel, épouse du roi Achab, ardente adoratrice de BAAL (qui devient par la suite le dieu chthonien MELKART) et de sa mère épouse ASHERAT. L'épreuve qui eut lieu sur le Carmel peut représenter une lutte entre la religion de YAHVE et le culte de BAAL-ASTARTE.(...) En dépit des tentatives répétées en vue d'une réforme sévère que firent les monothéistes pré-éxiliens dans le royaume d'Israël et de Juda, le culte de la Déesse était si profondément enraciné qu'il était encore florissant aux derniers temps de la monarchie après la mort de Josias (vers 609 av notre ère). Les textes bibliques rapportent à sa grande consternation Jérémie rencontra des enfants qui ramassaient du bois pour les feux qu'allumaient leurs pères en l'honneur de la Reine du Ciel pendant que les femmes pétrissaient la pâte des gâteaux rituels sur lesquels l'image de la déesse était figurée. Lorsqu'après l'Exil, Jérémie entreprît de leur faire des remontrances, ils répondirent qu'ils continueraient à brûler de l'encens et à faire des libations devant la déesse comme l'avaient toujours fait leur rois et leurs princes, car en ces temps-là la nourriture était abondante et le peuple était bon et ignorait le mal. Depuis que le culte avait été supprimé par Josias, disaient-ils, il ne leur étaient arrivés que des choses malheureuses. Mis au courant d'une succession de calamités qu'on attribuait à l'abandon de la Reine du Ciel, tout ce que put dire le prophète, c'est qu'en réalité les Juifs récoltaient la juste rétribution de leur abandon de la foi en YAVHE (apostasie) pour laquelle il ajouta d'innombrables malédictions. (Jérémie XLIV, 20 et suiv.)
(hébreux hawwâh, ancienne forme de hayyâh " vivante ") Trop de philosophies hasardeuses et de speudo-théologies ont voulu approfondir le problème de la compagne d'ADAM. Notons essentiellement deux choses à ce sujet : d'abord que le terme " ADAM " est avant tout un nom commun signifiant l'être humain en général, sans spécification de sexe; ensuite que " EVE " signifie d'après l'Ecriture même, " mère de tous les vivants ", de sorte que sa dignité n'est en rien inférieure à celle de son compagnon masculin.(MAZENOD)
LILITH
Pratiquement absente dans la Bible, LILITH n'en n'est pas moins la première femme d'ADAM, créée en même temps que lui. Mais elle fut chassée pour mauvaise conduite, et reléguée aux enfers, au monde des ténèbres.
En Israël, ASHERAT, c'est à dire ASTHAROT, était toujours associée à BAAL, mis le mot "ashéra" a dans l'Ancien Testament un sens plus étendu et est fréquemment appliqué à des "pieux sacrés" qui symbolisaient la Déesse-Mère et qui étaient érigés près des autels (ou mazzebôth, c'est à dire menhirs) dans les sanctuaires ou bois sacrés où se déroulaient les rites en faveur de la végétation. Quand les textes bibliques furent rédigés, le nom de la déesse Ashérat fut donné à tout ce qui se rapportait à son culte, tout comme les dieux de la végétation, quels qu'ils fussent, et leurs rites étaient "les Baals". Mais à une période plus reculée , les divinités étaient bien distinctes, ainsi que le prouve le conflit qui opposa Elie, le Nabi de Yahvé, à Jazabel, épouse du roi Achab, ardente adoratrice de BAAL (qui devient par la suite le dieu chthonien MELKART) et de sa mère épouse ASHERAT. L'épreuve qui eut lieu sur le Carmel peut représenter une lutte entre la religion de YAHVE et le culte de BAAL-ASTARTE.(...) En dépit des tentatives répétées en vue d'une réforme sévère que firent les monothéistes pré-éxiliens dans le royaume d'Israël et de Juda, le culte de la Déesse était si profondément enraciné qu'il était encore florissant aux derniers temps de la monarchie après la mort de Josias (vers 609 av notre ère). Les textes bibliques rapportent à sa grande consternation Jérémie rencontra des enfants qui ramassaient du bois pour les feux qu'allumaient leurs pères en l'honneur de la Reine du Ciel pendant que les femmes pétrissaient la pâte des gâteaux rituels sur lesquels l'image de la déesse était figurée. Lorsqu'après l'Exil, Jérémie entreprît de leur faire des remontrances, ils répondirent qu'ils continueraient à brûler de l'encens et à faire des libations devant la déesse comme l'avaient toujours fait leur rois et leurs princes, car en ces temps-là la nourriture était abondante et le peuple était bon et ignorait le mal. Depuis que le culte avait été supprimé par Josias, disaient-ils, il ne leur étaient arrivés que des choses malheureuses. Mis au courant d'une succession de calamités qu'on attribuait à l'abandon de la Reine du Ciel, tout ce que put dire le prophète, c'est qu'en réalité les Juifs récoltaient la juste rétribution de leur abandon de la foi en YAVHE (apostasie) pour laquelle il ajouta d'innombrables malédictions. (Jérémie XLIV, 20 et suiv.)